dimanche 14 septembre 2008

Imprégnation de Jacob

Par Joly

Ces marches me semblèrent très longues à descendre. Machinalement, ma main caressait la rampe de l’escalier des Cullen. Je la retirai immédiatement – des sangsues y avaient touché avant moi. En effet, j’étais dans un nid de vampires. Mais que ne ferait-on pas par amour ?
Par amour… pour Bella. Bella, celle que j’aimais. Bella, en train de mourir après son accouchement entre les mains froides de celui qui avait osé implanter sa descendance en elle. Bella, celle qui n’avait pas voulu de moi, celle qui s’était tournée vers un sang-froid. Mais Bella, celle aussi qui m’avait si souvent réconforté, celle qui m’avait aimé. Un peu. Moins qu’elle avait aimé Edward.
Oui, elle était en train de mourir. Et j’étais un lâche, un idiot ; je n’avais pas veillé sur elle autant de temps qu’il aurait fallu. Je n’étais pas resté près d’elle jusqu’à son dernier souffle. Je n’avais pas eu la force de la voir s’éteindre. Contrairement à son vampire qui, lui, avait assuré jusqu’au bout. Pour Bella, ou bien pour… la chose qui était née ?
Une chose si horrible que j’en frissonnai. Un monstre au même titre que son père ; un monstre qui s’était pendant des semaines abreuvé de son sang, un monstre qui lui avait broyé les os… Mais le pire, c’est qu’elle éprouvait de l’amour et de la tendresse pour cette chose. Son enfant. Elle le caressait, elle le câlinait, elle lui parlait. Elle lui avait même donné un prénom ! Cet être dépourvu d’âme méritait-il de porter un nom ? A ses yeux, oui. Renesmée.
Ce qui était sorti du ventre de Bella était un Edward miniature. Peau blanche et brillante. Force incroyable – à en juger par les cris de douleur de Bella lorsque sa fille était née. C’était tout ce que j’avais eu le temps de remarquer. Tout était allé bien trop vite. Le père de l’enfant l’avait prise dans ses bras, l’avait observée rapidement, l’avait tendue à Bella, puis lui avait arraché des mains. Il l’avait déposée ensuite entre les bras de Rosalie, malgré toutes mes protestations. Cette blonde avait transporté le « bébé » dans une pièce au rez-de-chaussée pour lui donner à boire. Du lait ? Non, du sang bien sûr ! Quelle horreur…
Au bas des escaliers, je me perdis dans la contemplation d’un mur. Après un moment de réflexion intense, une idée avait germé dans mon esprit. Tuer Renesmée. Une idée barbare, certes, mais toujours moins barbare que l’ancienne habitante du corps de celle que j’aimais. Bon. Pour tuer le « bébé », il fallait tuer la blonde. Facile. Elle n’avait aucun talent particulier, comme ceux de son frère, Edward, ou de sa sœur, Alice. Ce serait vite fait. Pour le petit monstre, ce ne serait pas bien compliqué non plus. Et après…
Je ne savais pas ce que je ferais après cela. J’aurais eu de toute façon ma revanche ; ceci aurait été ma manière de venger Bella et de faire souffrir tous les Cullen. Edward en particulier. C’est étrange comme je me délectais à songer à la colère et à douleur de ce dernier. Cet infâme. C’était à cause de lui, tout ça. A cause de lui, ma Bella sanglante sur le plancher. A cause de lui aussi, ma tristesse à cet instant précis.
J’avançai vers le lieu où se trouvait le petit assassin en compagnie de Rosalie. Renesmée mangeait, ou plutôt, buvait férocement. Elle ingurgitait ce liquide sombre dont toutes les sangsues se délectaient régulièrement. J’entendais les bruits de la tétée mais ne voyais pas la chose affamée, juste le dos de la blonde qui lui roucoulait des gentillesses et des compliments. Je m’accroupis, prêt à bondir et à exécuter mes plans. Je contournai le fauteuil blanc immaculé où Rosalie était assise, avec le « bébé » dans ses bras. Elle fit comme si elle ne me voyait pas, caressant la fille de Bella – sa nièce. Je me positionnai de façon à atteindre Renesmée le plus facilement possible…
Mais lorsque Rosalie souleva la petite chose devant elle et que cette dernière me regarda droit dans les yeux, tout changea. Ma vie n’avait plus de sens. Mon âme, mon esprit n’étaient plus rien. Tout ce qui se passa me bouleversa. Une attraction vers la petite, un changement de direction. Mon destin avait pris un autre chemin que celui que je devais emprunter. La Terre s’arrêta de tourner quelques secondes. Jamais je n’avais ressenti ça pour quelqu’un. Pas même pour Bella…
Pourtant, j’aimais Bella, je l’avais toujours aimée. C’était elle que je voulais, et non pas sa fille. Mais là, c’était autre chose. Amoureux de Bella, imprégné de Renesmée. C’était si puissant que je chancelai, sous le choc.
Je m’étais imprégné d’une petite fille de quelques jours seulement. Mais le pire était qu’elle était vampire. Ou plutôt mi-vampire mi-humaine. Elle était la progéniture de mon ennemi, celui qui m’avait relégué au rang de deuxième quoi que je fasse, par rapport à celle que nous aimions tous deux. Seulement, tout en elle, à part sa peau, celle de son père, me rappelait sa mère, ma Bella : ses grands yeux marron, ses boucles acajou – oui, la petite avait déjà des cheveux bouclés ! –… Et elle était réellement magnifique. Plus qu’aucune personne dans ce monde. Plus que Bella elle-même, celle qui, avant, m’avait semblé être la perfection incarnée.
Ses prunelles, toujours vrillées dans les miennes, me détaillaient d’une façon inhabituelle pour une enfant de son âge. Tout ce qui me constituait s’évaporait, au fur et à mesure que nous nous observions. Tout.
Renesmée m’apparut alors non plus comme un assassin, mais comme une personne à part entière. Une personne que j’aimais de tout mon cœur. Elle me faisait tout oublier. Mon existence défila devant moi ; elle semblait si terne en comparaison du moment où cette petite fille était apparue dans ma vie !
J’avais été le soleil de Bella, selon ses dires ; maintenant j’avais moi aussi mon soleil, cette petite demoiselle si forte, mais à l’aspect si fragile.
Petit amour, petit éclat de joie. Petits yeux pétillants, petite bouche si bien dessinée. Petite beauté sans défaut… Je ne pouvais me résoudre à la tuer, ou même simplement à la quitter. J’étais relié, attaché à elle par un lien indéfectible d’affection et de tendresse.
L’envie me prit alors de courir vers elle, de la caresser tout autant que le faisait Rosalie. J’avais envie de jouer, de lui montrer, de lui apprendre. J’avais envie de la voir grandir, marcher, évoluer, devenir une belle jeune fille, puis une femme. Envie de l’entendre prononcer mon prénom pour la première fois. De la voir courir, s’amuser, dormir, de toucher ses cheveux, d’écouter sa respiration et les battements de son petit cœur – la partie humaine en elle.
Pris au dépourvu, complètement déphasé, je restai planté là, transpercé par le regard d’une petite fille aux yeux brillants de santé. Un regard si… indescriptible. Un chocolat au lait fondant, un océan d’étoiles. Tout ça dans deux petites pupilles.
Un bébé – ça y était, je n’avais plus de mal à prononcer ce mot pour parler de celle que j’avais un moment nommée « la chose » – avait tout changé. Mes motivations, mes idées, mes préjugés. Un bébé. Mais pas n’importe lequel. Le bébé de Bella. Presque mon bébé, maintenant. Le bébé le plus angélique qui soit.
Mais comment avais-je pu la haïr autant ? Comment avais-je pu avoir des pensées si négatives envers elle, jusqu’à vouloir la supprimer de cet univers qu’elle commençait tout juste à découvrir ? Comment avais-je pu la traiter de monstre sanguinaire ? Comment… Toutes mes anciennes pensées me revinrent et je me rendis compte qu’elles se révélaient infondées devant le don du ciel qu’était cette enfant, qui avait alors baissé les paupières sur sa tante.
Cette dernière continuait d’ailleurs de m’ignorer ; elle monopolisait la petite. Une pointe de jalousie m’assaillit alors, me surprenant. Je n’avais pas été jaloux à ce point depuis mon amour pour Bella. Mais cet amour s’était volatilisé, laissant sa place à un autre. Ce n’était plus un amour passion désormais, mais un amour tendresse. Tout cela semblait si étrange… Le début d’une nouvelle relation.
La fillette avait pris possession de moi. Je ne pouvais détourner mes pensées d’elle. De son visage parfait, de ses traits attendrissants et de ses longs cils bruns.
J’avais l’impression que j’avais jusque-là toujours eu un vide en moi, qui n’avait jamais été comblé. Jusqu’à ce que je regarde dans les prunelles de la frêle enfant d’un sang-froid.
Le monde tournait alors autour de Renesmée. Ou plutôt, Renesmée était le centre du monde. De mon monde. Cette si belle petite était ma vie entière désormais. Cette petite fille, je l’aimais plus que tout et soudainement, je n’étais plus maître de moi-même. J’étais soumis et en extase devant l’enfant la plus gracieuse de l’univers, celle qui avait déjoué tous mes plans.

Orthographe : 3 et 3
Respect des consignes : 1 et 1
Respect de l'oeuvre et du theme : 5 et 5
Originalité : 6 et 4
Emotion : 3 et 3
Moyenne : 18 et 16
Total : 17
Commentaire Keedie : Les - : Je n’en vois pas.Les + : C’est très bien écrit. Tu respectes l’œuvre le sujet. J’aime beaucoup comme tu décris ce que ressent Jacob. Son imprégnation et son amour vis-à-vis de Nessie. La façon dont il la voit désormais. Le changement brutal entre le moment ou il veut la tuer et se rend compte qu’il s’est imprégné. C’est superbe.

Commentaire Cinderella : Jolie histoire, très bien racontée, très tendre, Ne fait pas preuve d'une grande originalité par rapport aux autre mais est plus touchante. Le style et la lecture est très facile, aucune faute d'orthographe selon moi. Belle histoire cette imprégnation!

7 commentaires:

  1. oui c'est bien moi xD
    merci pour tout merci merci merci !!!

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  2. Franchement, c'est sublime.
    Tu écris très bien et, comme l'a dit Keedie, ta façon de décrire ce que ressent Jacob et superbe. Je cite: "Son imprégnation et son amour vis-à-vis de Nessie. La façon dont il la voit désormais. Le changement brutal entre le moment ou il veut la tuer et se rend compte qu’il s’est imprégné."
    Je n'ai pas lu tte les fanfictions, mais du peu que j'ai lu, la tienne est ma préférée.
    Félicitations. C'est magnifique. Superbe. Extraordinaire. Sublime. Génial. Descriptif. Emouvant. Execellent. Touchant. Bien. Sicère. Beau.
    Il y a tellement d'adjectifs adéquats pour qualifier ton travail !
    ça aurait pu figurer dans le livre.
    Vraiment.

    Gros bizs à tous (sutout à ma tite Keedie. <3 jtmmm ma chérie !),
    Louve-Garou.

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  3. *Sincère. (J'ai du relire mon com 30000 fois, je n'ai rien trouvé et évidemment, c'est quand il est posté que je m'en aperçois !)

    Rebizs,
    @+.
    Louve-Garou.

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  4. Hihi merci Anonyme Louve-Garou !!!^^ C'est très touchant tout ce que tu me dis là <3
    Merci beaucoup^^
    Gros Bisous <3<3<3

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  5. De rien xx-edward-bella-twilight !!! J'était vraiment au bord des larmes à la fin... ! (dsl pour le retard mais bon, comme les filles ne réactualisent pas souvent le site en ce moment, je viens moins... !)
    Bon voila quoi... ^^
    Et ah oui, moi c'est juste Louve-Garou. Je me mets anonyme parce que mon ordi a un bug quand je sélectionne le profil Nom/URL... !
    Vouli, voilou... allez, gros bisoux @ tous (surtout à ma tite Keedie que je ne vois plus du tout en ce moment sur msn... [Qu'est-ce qu'il se passe ? :-( :'| ]
    Louve-Garou.

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  6. Pour celui du 26/09/2009 *Excellent, je l'avais pas vu celle la^^

    Allez, rebizzzs,
    @+++,

    Louve-Garou.

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  7. Lol okay. En tous cas mille merci !!! xD
    Kisses, a+ miss^^

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