dimanche 14 septembre 2008

« Au crépuscule de la vie »

Par Sandra V

Je laissais mon regard s’égarer au-delà des fenêtres ruisselantes de pluie, pensant qu’une fois encore j’avais oublié mon parapluie et que je serais trempée en rentrant à la maison. Quand on n’a pas de tête…
- Melle Juliard, jugez-vous inutile de recopier les références du prochain livre que nous étudierons. Ou peut être possédez-vous déjà cette édition?
- Heee je…
La sonnerie me sauva du regard réprobateur de Monsieur Bavlenski, mon professeur de littérature. Je recopiai à la hâte les références sur mon voisin, et sortit rapidement de la salle de classe. Une fois éloignée, je ralentis le pas. J’aimais lire et je m’étais inscrite au groupe de lecture en début d’année, mais M.Bavlenski avait le don de rendre ses cours soporifiques. Et maintenant que je m’étais engagée, je devrais y assister toute mon année de seconde.
- Bree! Attends-moi, t’es pressée de te faire mouillée ma parole!
Je me retournai pour attendre Simon qui s’élançait vers moi. Brun, les yeux noirs, avec une tête de plus que moi, il avait tout du garçon ténébreux qui faisait tourner la tête des filles. Il m’aurait intimidée s’il n’avait pas été mon meilleur ami depuis … toujours! Un grand sourire aux lèvres, il tenait à la main un parapluie.
- Çà te dit une petite place sous mon parapluie, tête en l’air!
Je lui lançai un de ces faux regards noirs dont il avait l’habitude quand il me taquinait, puis nous nous dirigeâmes ensemble vers la sortie.
- Alors ce cours de sciences s’était comment? lui demandai-je alors que nous sortions du lycée.
- Comme d’habitude. Et toi, ton cours de littérature?
- Oh comme d’habitude, répondis-je en soupirant. J’ai un livre à acheter, je vais devoir passer à la librairie avant de rentrer.
- Tu veux que je t’accompagne? me proposa-t-il.
- Non çà va aller.
Je savais qu’il était impatient de rentrer pour bosser sur la voiture qu’il pourrait bientôt conduire.
- Tu es sure?
- Mais oui, la librairie n’est pas loin de l’arrêt de bus, je ferais juste un petit détour.
Nous arrivions à l’arrêt où tous les soirs le bus nous ramenait chez nous, Simon, puis moi, deux arrêts plus loin.
- Prends le parapluie, tu en auras plus besoin que moi, dit-il en me le tendant.
- Merci, à demain alors.
Je laissai Simon attendre le bus qui devait arriver d’un instant à l’autre, et pris à droite. Évitant les flaques d’eau qui jonchaient le sol, j’atteignis un petit parc que je traversais pour rejoindre la librairie. Une sorte de raccourci!
Essuyant mes chaussures couvertes de boue, j’entrai à l‘intérieur, et me dirigeai vers le comptoir.
- Bonjour Bree. Comment vas-tu? Et ta mère, elle va bien? me demanda le libraire qui sortait de l’arrière boutique.
- Nous allons bien toutes les deux. Monsieur Buchenne auriez-vous …
Je sortis le papier que j’avais fourré à la hâte dans la poche de ma veste.
-… « Au crépuscule de la vie » d’Auguste Flebert.
Prenant le papier que je lui tendais, il vérifia les diverses références que j’avais recopiées.
- Oui, il doit y en avoir quelques exemplaires dans l’avant dernière rangée, je te laisse aller voir.
Il me rendit mon bout de papier chiffonné et je me dirigeai vers le fond de la boutique. Je connaissais bien les lieux, j’avais l’habitude de venir y acheter des livres, ou juste de venir flâner entre les étagères. Après quelques minutes, je trouvai ce que je cherchais et retournai payer le libraire.
Le parapluie à la main, je traversai de nouveau le parc d‘un pas rapide. La pluie s’était arrêtée mais le mauvais temps avait attirée la nuit avec un peu d’avance, et je ne voulais pas que ma mère ne me trouve pas à la maison en rentrant du travail. Elle qui s’inquiétait si facilement depuis que mon père l’avait quittée et était parti vivre à Sacramento.
Le parc était peu éclairé, mais je connaissais l’endroit comme ma poche pour m’y être promenée un nombre incalculable de fois avec Simon. Encore deux cents mètres et je serais à l’arrêt de bus.
C’est à ce moment que tout bascula pour moi. Certains racontent que l’on voit sa vie défilée devant ses yeux avant de mourir. Moi, je n’ai même pas eu le temps d’ouvrir la bouche pour crier. Tout ce dont je me souviens, c’est deux mains m’attrapant les bras en arrière avec une telle force que mes épaules ont du se défaire. Mais la douleur était ailleurs, dans mon cou, là où mon agresseur m’avait mordu. Mordu! Je délirais, on n’agressait pas les gens pour les mordre ensuite.
La douleur était telle que je n’arrivais plus à avoir une seule pensée cohérente. Un feu s’était allumé en moi et cette blessure infligée au cou en était le point de départ. Je voulais crier, pas pour alerter qui que se soit, je n’étais même plus capable de raisonner pour ma propre survie, je voulais juste crier, faire sortir cette fournaise qui s’immisçait dans toutes les moindres parcelles de mon corps.
Mais à peine j’ouvrais la bouche, qu’on me porta un coup si rude à la tête que mon crâne avait du se fendre en deux sous le choc. Le nez dans l’herbe, j’implorai l’inconscience de m’emporter. On m’attrapa alors les cheveux pour me retourner. Entrouvrant les yeux, j’aperçus un reflet roux puis le néant répondit à mes supplications

° ° °
Agonie
L‘endroit où j‘étais et depuis combien de temps j‘y étais, je l’ignorais. Mais ce dont j’étais sûre c’est que je ne faisais pas un cauchemar car la douleur m’ancrait à la réalité. Mon sang était un métal en fusion qui se répandait dans mon corps à chaque battement de mon cœur. J’étais allongée sur une sorte de table où l’on m’avait attaché les mains, ce qui n’était peut être pas une si mauvaise chose car mon corps était parcouru de spasmes si violents par moment que seules les sangles me permettaient de ne pas tomber.
Un goût de sang dans la bouche me fit penser que j’avais du me mordre pendant que je me tordais en tout sens. Mon corps ne m’appartenait plus, comme si la douleur on avait fait son jouet, je ne contrôlais plus rien. J’étais recroquevillée dans un coin de ma tête, suppliant pour que tout s’arrête, pour que quelqu’un m’assomme de nouveau.
Je n’avais plus aucune notion de temps, je restais là, les larmes s’ajoutant aux sillons de feu qui parcouraient mon corps. Brûlée vive comme les sorcières au bûcher, mon sang jouait le rôle de combustible et alimentait l’ardeur du feu un peu plus à chaque instant. Je pensais qu’il n’existait pas de douleur pire. Une fois de plus, je me trompais.
La lave qui remplaçait mon sang remonta mes bras et mes jambes, les délivrant ainsi de la torture. Je les sentais froids comme faisant partis d’un autre corps. Puis la douleur se concentra sur mon cœur qui tambourinait contre ma cage thoracique voulant échapper aux flammes dévastatrices qui l’enserraient. La douleur devint un seul point incandescent, mon cœur. Comme tiré vers le haut par une main invisible, mon corps se tordait selon un angle des moins naturels. Mes cris n’étaient plus qu’un bourdonnement dans ma bouche, mais ils résonnaient dans ma tête comme des échos de ma propre détresse. Mon cœur tressauta deux fois comme s’il avait manqué un pas, puis il retomba dans ma poitrine. Ce n’était désormais plus qu’un organe mort, présent mais inutile.
Je croyais mourir mais la douleur était morte avec mon cœur, et le contrôle de mon corps me revint peu à peu. La seule douleur que je ressentais à présent était une douleur nouvelle. Une douleur irritante qui flambait dans ma gorge. Alors dans un effort, j’ouvris les yeux.

° ° °
Renaissance
Le changement était bouleversant. Je n’avais jamais vu, senti, touché auparavant en comparaison. Je sentais dans les moindres détails cette odeur de sueur qui couvrait mon corps, les sangles qui maintenaient mes mains, mais qui me semblaient dorénavant beaucoup plus fragiles. Et surtout je voyais ces couleurs chatoyantes, cette foule de détails que ma vue m’avait jusqu’alors cachée. Je sentis également que je n’étais pas seule.L’inconnu s’approcha et se pencha vers moi. Apercevant son visage, j‘étouffai un cri. La trentaine, elle était d’une beauté surnaturelle. Sa peau blafarde, ses cheveux blonds tombant sur ses épaules masquaient en partie son visage, mais j’aperçus nettement ses deux prunelles d’un rouge flamboyant qui me fixaient.
- Calme-toi, je ne te veux aucun mal. Je m’appelle Katrine, dit-elle d’une voix douce dont je percevais toutes les tonalités. Je vais te détacher mais il faut que tu restes tranquille. Tu t’en sens capable?
L’inconnue, Katrine, ne semblait pas menaçante malgré ses deux pupilles rouges sang. Je hochais alors la tête pour lui faire comprendre que je ne ferais rien contre elle.
Elle détacha alors les sangles et m’aida à m’asseoir sur le bord de la table. Elle était douce dans ses gestes et je la sentais aussi peu sûre d’elle que moi. Tout mes sens étaient décuplés, l’environnement m’envoyait tellement d’informations à la fois que je me sentais agressée, comme s’il m’attaquait à coups de piques.
- Çà va aller, il faut du temps pour s’y habituer, mais çà ira mieux tu verras. Comment t’appelles-tu ?
Je n’avais émis que des cris pendant mon agonie, et les sons avaient du mal à se frayer un chemin à travers ma gorge.
- Bree … Ju…juliard. Où je suis?
- Pas très loin de Seattle, me répondit-elle. Comment te sens-tu? Quatre jours, la transformation a été longue.
La transformation?! J’avais l’impression d’être dans un film d’horreur où on m’aurait kidnapper pour pratiquer je ne sais quelle expérience sur moi.
- Quelle transformation? demandai-je. Pourquoi ma gorge me brûle t’elle tant, vous venez de dire que c’était fini.
- Tu as soif, ne t’inquiètes pas Riley ne devrait plus tarder à rentrer. Il croyait que tu ne tiendrais pas le choc, me répondit-elle sur le ton de la conversation.
Je ne comprenais rien, j’étais totalement paumée. Qui était ce Riley et que m’avait-il fait?! Devant mon expression, Katrine s’approcha de nouveau de moi, et me dit d’une voix qu’elle voulait rassurante:
- Excuse-moi Bree, je ne voulais pas te brusquer. Je sais que tu dois être totalement perdue, tout est si nouveau au début. Et puis tu es si jeune.
Même si la peur était toujours omniprésente, Katrine m’avait apaisée. Et je sentais une force nouvelle palpiter dans chacun de mes muscles.
Je sursautai lorsqu’une voix l’appela de l’autre côté de la porte. S’éloignant, elle se dirigea vers celle-ci.
- Non, ne me laisse pas, l’interpellai-je.
J’étais surprise par ma propre détresse.
- Ne t’inquiète pas Bree, je reviens, me dit-elle avec un sourire.
Par la porte restée à demi ouverte, la voix d’un homme s‘infiltra dans la pièce.
- Riley vient d‘arriver, la gamine est réveillée? demanda-t-il.
- Oui à l’instant.
- Dépêche toi de l’amener alors, si tu veux qu’il reste quelque chose à manger pour elle.
Les pas s’éloignaient, et Katrine revint dans la pièce.
- Bree, viens avec moi.
Elle me tendait la main. Je ne savais pas pourquoi mais j’avais confiance en elle. D’un mouvement souple, je sautai de la table et la rejoignis en deux enjambées. Mes jambes étaient si puissantes qu’elles me semblaient pouvoir courir sur des kilomètres.
- Oui, c’est déroutant n’est-ce pas? Mais ne t’inquiètes pas, comme tout le reste tu t’y habitueras.
Je pris la main douce et rassurante de Katrine et la laissait me guider au-delà de la porte.
Nous longeâmes un couloir jusqu’à une porte sur la gauche. De l’autre côté, il y avait d’autres personnes, j‘en étais persuadée. Katrine perçut mon malaise.
- Ne t’inquiètes pas je resterais avec toi.
Malgré la confiance que j‘avais en elle, le nœud que j’avais à l’estomac se serra un peu plus quand nous passâmes de l‘autre côté.
Cinq ou six personnes étaient là, avachis dans des fauteuils ou à même le sol. Certaines avaient l’air de s’être battues. Ils tournèrent le regard vers moi, me dévisageant, ou m’ignorant complètement. Katrine m’emmena de l’autre côté de la pièce, face à un homme qui me fixait depuis que j’avais franchi le seuil. Il était blond, un peu plus vieux que moi, et ces yeux étaient deux iris flamboyants. Un sourire flottait sur ses lèvres.
- Riley,… commença Katrine.
Il l’interrompit d’un geste de la main sans détacher son regard de moi.
- Comment t’apelles-tu?
- Bree, répondis-je d’une voix mal assurée. Où suis-je?
- Nous ne te ferons pas de mal ici, il suffit juste de suivre les règles, quant à l’endroit où tu es … nous verrons tout cela plus tard. Pour l’instant -il daigna enfin regarder Katrine- tu devrais aller manger. La chambre de George, vous serez tranquilles, précisa-t-il à l’adresse de Katrine. A plus tard Bree.
Sur ce, il se leva, et sortit à l’extérieur par une fenêtre ouverte. Katrine me tira par la main et reprenant le couloir d’où nous venions, elle s’arrêta devant une nouvelle porte. Ma gorge me brûla encore plus intensément, quelque chose derrière cette porte m’attirait irrésistiblement. Sentant la frénésie qui commençait à s’emparer de moi, Katrine s’adressa à moi.
- Bree -elle m’obligea à la regarder, sa voix me paraissait si lointaine- une fois dans cette pièce tu ne pourras plus rien contrôler, laisse l’instinct faire les choses, se sera plus … facile pour toi.
- Mais qu’est-ce que…
Mais elle avait déjà ouvert la porte et ma gorge se mit à brûler plus que jamais. La source de cet arôme qui m’enivrait était tout près de moi désormais. Traversant la pièce à toute vitesse, je me jetai en avant, oubliant le reste. Je m’abandonnai aux battements sourds d’un cœur résonnant à mes oreilles, à l’odeur électrisant tout mon corps. L’objet de ma convoitise était enfin à portée de ma bouche. Alors mes dents déchirèrent la peau et le goût métallique du sang se répandit en moi. Prise d’une telle frénésie, je ne pouvais plus m’arrêter, le sang chaud apaisant les brûlures de ma gorge. Une main se posa sur mon épaule. Je me calmai et lorsque j’eus absorbé tout le sang à ma disposition, je reculai d’un pas et m’assis par terre, rassasiée.
Plus de brûlures dans la gorge, juste quelques picotements. La sensation de bien-être était plaisante mais elle fut de courte durée. Relevant la tête, mes yeux se posèrent sur les restes de mon dîner. Une femme allongée sur le lit devant moi, une blessure béante au niveau du cou. Je l’avais vidée de son sang. Je l’avais tuée. Prise de panique, je voulais m’éloigner le plus possible de cette chambre. Katrine ne tenta pas de me retenir.
Une fois dans le couloir, je rejoignis la pièce où j’avais subi la torture du feu. La transformation comme l’avait justement dit Katrine. Qu’étais-je devenue? Je fermai la porte derrière moi et m’assis dans le coin opposé, la tête entre les genoux. Je me dégoûtais, j’avais bu du sang humain, j’étais une tueuse, j’étais un monstre.
Près d’une heure plus tard, Katrine réapparut dans la pièce, s’agenouillant devant moi, elle me serra dans ses bras. Je ne méritais pas cette attention. J’étais horrible et je voulais mourir.
- Relève toi maintenant Bree, tu as le droit à des explications, me dit Katrine en se levant.
Mon cerveau fonctionnait au ralenti et je la suivis docilement en dehors de la pièce. Elle m’emmena dans une petite chambre, puis me fit asseoir sur le lit. Me tournant le dos, elle sortit d’un tiroir, un miroir qu’elle me tendit.
D’une main tremblotante, je le levai vers moi. Ce ne pouvait être moi dans le miroir?! Et pourtant …
J’étais si différente, mes traits étaient plus fins, ce qui me rendait plus… belle, je crois que c’est le mot adéquat. Mes cheveux bruns tombaient sur mes épaules de chaque côté de ce joli visage. Le plus marquant étaient mes yeux. Je regardai Katrine puis mon reflet. Nous étions semblables désormais.
Katrine s’assit alors près de moi.
-Moi non plus, je n’ai pas choisi de devenir comme çà, comme toi elle m’a transformée, et m’a amenée ici. J’ai découvert ce que j’étais devenue avec la même horreur que toi il y a trois mois.
- Que sommes-nous au juste?
Je n’étais pas certaine de vouloir entendre la réponse, mais la vérité commençait à se frayer un chemin dans ma tête.
- Des vampires.

Katrine partagea avec moi tout ce qu’elle savait, tout ce qu’on lui avait dit ou qu’elle avait deviné. Nous étions des vampires, des nouveaux-nés qui plus est, et par conséquent instables. Il y avait donc fréquemment des émeutes dans le groupe. Elle ne savait pas qui commanditait tout çà, même si Riley était le leader du groupe, quelqu’un que lui seul connaissait lui donner des instructions. Et c’est cette même personne qui nous avait tous transformés.
- C’est une femme c’est tout ce qu’on sait, Riley nous interdit d’y penser. Il pense que nos esprits ne sont pas assez surs, me précisa Katrine.
J’appris également que nous étions installés dans une maison en retrait de Seattle, les propriétaires sûrement tués, nous étions désormais une vingtaine de vampires nouveaux-nés à se cacher ici.
- Riley rapporte régulièrement de quoi étancher notre soif, et il emmène parfois quelques-uns d’entre nous pour chasser. Mais ne t’inquiètes pas tu resteras ici avec moi. De toute façon çà ne devrait plus tarder.
- De quoi?
- Ce pour quoi nous avons été créés. Riley n’a pas donné de détails mais quelque chose se prépare, m’expliqua-t-elle.
Quelque chose se préparait et malgré moi j‘y participais. J’étais devenue un de ces monstres qui….
- Je ne veux plus faire de mal à personne! Quand j’ai bu son sang, cette personne n’était pas morte, j’ai entendu son cœur qui battait, et … çà m’a donné encore plus envie de l‘attaquer. Je veux plus jamais faire çà! m’écriai-je malgré moi.
La tête dans les mains, je m’efforçai de ne pas penser à cette femme allongée sur le lit, la femme que j’avais tuée.
- Je sais ce que tu ressens Bree, nous l’avons tous ressenti. Mais tu n’auras pas le choix, tu n’arriveras pas à résister. Je suis désolée.
Elle l’était vraiment, mais cela ne faisait que renforcer mon mal-être. J’aurais préféré mourir que de devenir ce monstre assoiffé de sang incapable de se contrôler. J’aurais tellement voulu mourir, ce soir-là, dans le parc.

° ° °
L’armée de nouveaux-nés
Les deux jours suivants, j‘apprenais de nouvelles choses sur la condition qui était désormais la mienne. Premièrement, les vampires ne dormaient pas. Je n’éprouvais jamais aucune fatigue, et ma force était sans égale. Deuxièment, Katrine avait raison, les bagarres étaient fréquentes entre nouveaux-nés. Nous restions souvent à l’écart, Katrine m’ayant fait une place dans sa chambre qu’elle partageait avec une autre vampire. Et troisièmement, Riley avait bien un plan en tête, ou tout du moins celle dont il recevait les ordres en avait un.
Il nous entraînait au combat, chaque jour, nous apprenant diverses techniques pour améliorer notre efficacité. Je n’aimais pas l’idée d’être enrôlée dans une sorte d’armée, mais Riley ne nous avait pas donné le choix.
Quant à la soif, Katrine avait vu juste, ma gorge me brûlait tous les jours un peu plus.
- Riley et les autres vont bientôt revenir avec de la nourriture, me disait-elle.
Je n’arrivais pas à me faire à l’idée que j’allais de nouveau tuer, que j‘étais devenue une de ces créatures de cauchemars. Je restais enfermée à ressasser les souvenirs qui m’apparaissaient lointains et flous désormais, ceux où j’étais encore humaine. Jamais je ne pourrais revoir mes parents, mes amis et Simon… Ils devaient me croire morte, et pourtant s’ils savaient, c’était un sort encore pire qui m’avait été réservé.
Ma mère s’inquiétant pour un rien me manquait, ma maison que je n’avais jamais quittée depuis gamine me manquait, Simon et ses plaisanteries me manquaient, même les cours de M.Bavlenski me manquaient… « Au crépuscule de la vie », tient il l’avait bien choisi son livre!

Ce soir-là, j’entendis Riley arrivait avant qu’il ne soit là car, comme les autres, j’avais senti l’odeur du sang humain qui approchait. Je ne voulais pas revivre çà mais je savais pertinemment que je perdrais tout contrôle. Katrine vint me chercher dans la chambre sans un mot et m’emmena dehors, là où nous nous entraînions. Comme des animaux, tous se jetaient sur le festin que leur offrait Riley. J’étais dégoûtée par ce que je voyais et pourtant tout mon corps voulait se ruer vers l’avant comme eux. Ma gorge me brûlait tellement, j’étais esclave de cette odeur.
- Lâche prise Bree, oublie qui tu es pendant quelques minutes, me souffla Katrine.
Alors je cessai ce combat intérieur, vain de toute façon. Et au milieu des autres, je laissai mes instincts de monstre prendre le dessus. Plus tard, quand la nuit fut tombée, de nouveau enfermée dans ma solitude, les mots de Katrine me revinrent à l’esprit: combien de temps cela durerait-il? Et si à force de lâcher prise j’en oubliais qui j’étais. Dans combien de temps le monstre prendrait-il le dessus? Qui étais-je maintenant? Un simple fait s’imposa alors à moi: Bree Juliard était morte dans le parc près de la librairie.

Aucune autre orgie de ce genre n’eut lieu car notre départ proche fut annoncé. En effet, Riley nous rassembla tous le lendemain; il avait cette prestance qui faisait qu’il était écouté par tous. Une odeur me chatouillait les narines sans que je sache en trouvait l’origine. Debout sur une table, Riley s’adressa à l’ensemble du groupe.
- Tous ici savaient que les efforts fournis ne sont pas sans raison, il sera bientôt temps d’accomplir la mission pour laquelle nous avons tous été réunis. Ce soir, au coucher du soleil, nous nous mettrons en route vers le nord-ouest et demain matin nous ferons front à nos ennemis.
Un grand silence s’abattit sur la salle. Alors voilà pourquoi nous avions été kidnappés et transformés en monstres. Pour nous battre. Les choses devenaient tout d’un coup si réelles.
- Notre cible principale est une humaine que vous reconnaîtrez facilement grâce à son odeur, reprit Riley.
Associant le geste à la parole, il sortit de sous sa veste, un vêtement, un corsage rouge plus exactement, qui provoqua des frissons dans tout mon corps. Ainsi c’était çà que j’avais senti en entrant dans la pièce. Je sentais les autres aussi tendus que moi.
- La trouver ne sera pas une difficulté, mais la tuer ne sera pas forcément aisé. Elle sera protégée par des vampires, mais différents de nous. Ces vampires sont étranges et ont les yeux jaunes. Ils seront moins forts mais auront plus d’expérience et surtout ils seront bien moins nombreux! nous expliqua-t-il. La victoire est à nous!
Une acclamation gronda tout autour de moi. Tous étaient pressés de se battre, de jouer de leur nouvelle force. Une fois de plus, je me réfugiai dans la petite chambre où Katrine me rejoignit quelques minutes plus tard.
- Nous devons tous rejoindre Riley d’ici une heure à l’extérieur, c’est lui qui nous guidera à travers les montagnes, me dit-elle en s’allongeant près de moi sur le lit.
Je hochais la tête en guise d’acquiescement. Je n’avais pas envie de discuter et Katrine respecta mon silence. Je contemplais le plafond, m’égarant dans mes souvenirs humains.
Une fois de plus, ce fut Katrine qui me ramena à la réalité. Je me levai, incertaine. Le temps était venu de partir et de se battre pour des raisons qui m‘étaient totalement inconnues.

° ° °
Combats et imprévus
Dehors, tous attendaient Riley qui ne tarda pas à se montrer, et sans un mot nous le suivîmes dans la forêt toute proche. Je laissai mes jambes se dégourdirent, ce qu’elle n’avait pas fait depuis longtemps, me faufilant entre les arbres avec un naturel déconcertant, l‘irrégularité du sol ne me posant aucun problème. Nous avalions les kilomètres sans ralentir l’allure, infatigables et rapides. La vitesse faisait virevolter mes cheveux, elle me donnait un sentiment de liberté et de légèreté. Le relief s’accentuait, et l’aube pointa. Mais nous filions encore et toujours.
Nous redescendions le flanc d’une montagne quand quelque chose changea. Une odeur familière me chatouilla les narines, elle était partout sur les arbres, le sol. Elle embaumait l’air, et embrumait nos pensées. Tous l’avaient reconnue immédiatement, c’était l’odeur de l’humaine au corsage rouge. Suivant la piste avec une frénésie nouvelle, nous nous frayions un chemin à travers l’épaisse forêt qui nous entourait.
Un peu plus loin cependant, la piste se divisait en deux, et ne sachant quelle direction prendre, je suivais Katrine. Certains étaient devant nous, d’autres avaient du suivre l’autre piste, tous étaient devenus incontrôlables à l’image de moi-même. L’odeur se faisait de plus en plus vive, la tête me tournait, mes pensées uniquement concentrées sur cette odeur et ce qu’elle laissait présager.
Quelque chose m’envoya terminer ma course dans un arbre sans que j‘ai le temps de réagir. Retombant sur mes pieds, je relevai la tête pour faire face à la menace qui venait de surgir. Les étranges vampires aux yeux jaunes avaient du nous repérer.
Devant moi c’était la cohue, certains se relevaient, d’autres faisaient déjà face à l’ennemi. Mais pas celui auquel j’avais cru faire face. Des loups, énormes et monstrueux, nous encerclaient, leurs grondements sourds résonnant à mes oreilles.
Le combat était confus et sanglant, j’évitai un des monstres qui se ruait vers moi pour me diriger vers Katrine qui était déjà entrée dans la bataille. Un loup d’une couleur grise lui faisait face. Je n’osai plus bouger, tétanisée, ne sachant quoi faire. Pas préparer à cette éventualité, j’étais perdue.
En une seconde tout fut terminé, Katrine s’élança et le loup lui brisa la nuque d’un coup de mâchoires. Son corps désarticulé retomba bien loin de la scène de massacre qui se déroulait devant mes yeux.
Retrouvant l’usage de mes jambes, je fuyais à travers la forêt. D’autres de mes compagnons avaient choisi la même option que moi. Le bruit des loups foulant le sol juste derrière nous me martelait le crâne. Je voulais mettre le plus de distance possible entre ces grandes mâchoires et moi.
En pleine course, je débouchai sur une clairière. Manquant de tomber, je stoppai mon élan aussi brusquement qu’il avait commencé. Devant moi les étranges vampires aux yeux jaunes nous attendaient.
Les loups arrivèrent juste derrière nous. Se fut la débandade parmi mes congénères et je restais figée ne sachant pas si ma mort en serait plus douce. Un loup noir me fit basculer sur le sol et sa gueule béante se retrouva à quelques centimètres de moi.
- Ne me faites pas de mal, dis-je d’une voix que je ne reconnaissais pas. Les mots étaient sortis tout seuls, dans un dernier instinct de survie.
Le loups surprit se figea.
- Sam attends, dit une voix calme près de moi.
J’aperçus un homme près de moi, les yeux jaunes-marrons. Il m’observais d’un air surpris. Le loup grogna et s’éloigna. Très vite, je remarquai que j‘étais allongée au milieu de cadavres, mais je n‘osai pas pour autant me relever. Je fermai les yeux ne voulant pas faire face à la mort.

° ° °
Espoirs et désillusions
Qu’attendait cet homme pour me tuer? Une voix douce qui me rappela celle de Katrine s’adressa alors à moi.
- Consens-tu à te rendre? Nous ne te ferons pas de mal si tu restes calme.
J’étais totalement abasourdie. Finalement ma mort imminente ne l’était plus tant que çà. Ouvrant de nouveau les yeux, j’acceptai sa proposition avec un hochement de tête frénétique.
- Très bien, dit-il avec un sourire, relève toi. Je m’appelle Carlisle.
Je m’efforçai de ne pas regarder les corps autour de moi en suivant l’homme aux yeux jaunes, Carlisle, qui me fit asseoir près d’un feu. L’odeur qui s’en dégageait était nauséabonde, et une fumée mauve montait haut dans le ciel. Voyant d’autres vampires aux yeux jaunes jeter les corps qui m’entouraientt il y a quelques instants encore, je compris rapidement à quoi servait ce feu gigantesque.
Je laissai une plainte stridente sortir du fond de ma gorge espérant du même coup faire jaillir toute la détresse et la peur accumulées en moi. Katrine, la seule personne parmi ces monstres à m’avoir jamais épaulée, était morte, son corps carbonisé à l’heure qu’il est. Je me sentais si seule à ce moment précis. Pourquoi n’étais-je pas morte comme les autres?
Le vampire s’approcha de nouveau de moi et se pencha de façon à être à ma hauteur.
- Nous ne te voulons aucun mal, mais tu ne pourras plus vivre comme tu le faisais auparavant. Si tu le choisis, tu peux rester ici avec nous mais tu devras te plier à nos règles. Tu ne boiras plus jamais de sang humain, et devras te satisfaire de celui des animaux. Se sera difficile mais c’est possible, ma famille et moi survivront tous de cette façon ici.
Sa voix était douce, rassurante, mais ferme. Il n’y avait pas d’alternative à ce qu’il me proposait. En entendant le mot famille, je distinguai au dessus de son épaule un petit groupe de personnes, sa notion de famille je suppose.
Je secouai la tête, tout étais si confus. Je voulais qu’on me rende mon ancienne vie pas que l’on m’en offre une autre!
Il dut prendre mon mouvement de tête pour un refus, et s’éloigna. J’enroulai mes bras autour de mes jambes, tentant de faire abstraction de ce qui m’entourait. Je n’étais pas en état de prendre une telle décision, et même si j’acceptais, je ne pourrais jamais contrôler les pulsions de mon corps, je n’avais jamais su le faire depuis ma renaissance en monstre. Pourquoi m’avait-on volé ma vie?

J’étais si déboussolée que mon corps mit un moment à réagir à ce qu’il percevait. L’odeur de l’humaine au corsage rouge était plus présente que jamais, brûlant ma gorge et annihilant toutes mes pensées. Elle était là, à seulement quelques mètres de moi, enveloppée dans une parka, son regard rempli de peur braquait sur moi.
Je ne pouvais détacher mon regard d’elle. Comment pouvaient-ils tous se tenir si près d’elle? J’entendais son cœur qui s’accélérait, mon corps tout entier était pris d’une telle frénésie que s’en devenait douloureux de lui résister, ma volonté allait partir en fumée d’un instant à l’autre.
Repoussant la tête en arrière, je criai pour ne plus penser. L’angoisse agitait mon corps en tout sens; les ongles plantés dans le sol, j’essayai de m’ancrer dans la terre pour m’empêcher de sauter sur l’humaine. Quelqu’un s’approcha de moi en grondant, l’air menaçant. Avez t’il peur que je m’en prenne à leur invité? Dans ce cas il n‘avait pas tort, je perdrais le contrôle tôt ou tard.
Le vampire prénommé Carlisle le retint d’une main et se plaçant devant lui, il s’adressa à moi.
- As-tu changé d’avis jeune fille? me demanda-t-il. Nous ne tenons pas à te détruire mais nous n’hésiterons pas si tu ne te maîtrises pas.
- Comment arrivez-vous à le supporter, dis-je d’une voix saccadée par les efforts que je déployais pour rester assise à cet endroit. Je la veux.
Mon regard se tourna une nouvelle fois vers l’objet de ma souffrance. Un homme s’était interposé entre elle et moi. Pour la protéger de moi certainement.
- Tu dois le tolérer, reprit Carlisle. Tu dois apprendre à exercer ton contrôle. C’est la seule façon de te sauver la vie.
Détournant mon regard de la fille, je mettais ma tête entre les genoux. Le feu de ma gorge avait du atteindre mon cerveau et avait embrouillé toutes les connexions, car j’étais incapable de réfléchir à ce qu’on me proposait. Je ne savais pas comment je le savais, mais comme pour Katrine, je savais que Carlisle ferait tout pour m’aider. Mais cela serait-il suffisant. Est-ce que je pouvais être à la hauteur de ce qu’il attendait de moi?
Du fond de mon agonie, j’entendis de longs manteaux glissaient sur le sol et les voix de nouveaux venus s’élevèrent dans le silence. Je ne cherchais pas à comprendre ce qu’ils pouvaient se dire jusqu’à ce qu’on s’adresse à moi.
- Toi! Ton nom? me lança une voix dure dénuée de tout sentiment.
Je relevais la tête, et lançai un regard méprisant à mon interlocutrice. Celle-ci ne devait pas être beaucoup plus âgée que moi, elle avait les prunelles rouges sang et son visage angélique au sourire sadique me figea. Elle était à la fois si belle et terrifiante.
Puis tout d’un coup ce fut le chaos dans ma tête. La douleur était inimaginable, différente de celle de ma transformation car elle n’attaquait pas mon corps mais mon esprit. La douleur était telle que mon corps se contorsionna dans une positon bizarre et un hurlement aigu jailli de ma bouche. La torture était telle que pendant un instant j’en oubliai qui j’étais. Puis mon corps retomba par terre comme une poupée de chiffon.
- Ton nom, répéta-t-elle de cette même voix inflexible.
- Bree, réussis-je à articuler.
Elle sourit de plus belle et la torture recommença. Mon agonie se poursuivit dans mes hurlements. Je retombai face contre terre. Un air satisfait se peignit sur son visage.
- Cette histoire est-elle vraie Bree? Étiez-vous vingt?
Je m’attendais à subir de nouveau la torture qu’elle aimait tant m’ingliger, mais apparemment elle voulait d’abord une réponse.
- Dix-neuf ou vingt, peut être plus, aucune idée, haletai-je.
- Cette Victoria t’a-t-elle créée?
- Peut-être. Riley n’a jamais prononcé son nom. Cette nuit-là, je ne l’ai pas vu…il faisait sombre, et j’avais mal… Riley ne voulait pas que nous pensions à elle.
J’essayais de rendre mes réponses les plus cohérentes possibles espérant ainsi échapper à la torture.
- Parle-moi de Riley, m’ordonna-t-elle. Pourquoi vous a-t-il amenés ici?
Comprenant que je n’avait pas d’autres choix, je lui racontais ce que je savais. Que Riley voulait que l’on détruise les vampires aux yeux jaunes et que l’on trouve l’humaine qui se trouvait près de moi à présent. Je lui expliquais aussi comment nous avions été séparés dans la forêt, puis comment le groupe avait été massacré. Puis la proposition de Carlisle lorsque je m’étais rendue.
- Malheureusement, il n’était pas en position de te faire cette offre. Enfreindre les règles a des conséquences.
Sa voix devenue tendre me faisait encore plus peur.
Elle s’adressa aux autres mais je n’y prêtai aucune attention. Que voulait-elle dire par enfreindre les règles a des conséquences? Allait-elle une fois de plus me torturer?!
- Félix, ordonna d’une voix forte la jeune femme qui m’avait interrogée.
- Un instant! s’écria le jeune vampire qui protégeait l’humaine. Nous pourrions expliquer les règles à cette jeune fille. Elle paraît prête à apprendre. Elle ignorait ce dans quoi on l’entraînait.
- Nous sommes tout disposés à prendre Bree en charge, ajouta Carlisle.
Il avait raison, je ne savais pas pourquoi on m’avait entraînée dans cette bataille, je n’avais jamais voulu çà! Quant à apprendre, se serait difficile mais mon instinct de survie m’aiderait peut être à surmonter les épreuves. Ils semblaient tous si disposés à m’aider, qu’inconsciemment j’espérais ne pas les décevoir. Mais l’espoir est parfois une attraction bien dangereuse et j’en payai vite les frais.
- Nous ne tolérons aucune exception!
Elle était amusée du comportement des deux hommes, comme si elle se délectait de la situation.
Qu’allait-il advenir de moi alors?
- Règle moi çà Félix, je veux rentrer!
Me désignant du menton, sa voix était sans pitié. Le denommé Félix s’approcha de moi, il était grand et large d’épaules, son visage caché sous un capuchon. Ce qui m’attendait était inéluctable, personne ne viendrait me sauver et je ne me réveillerais pas cette fois-ci. Fermant les yeux, je pensais que cette fois-ci je pourrais au moins me souvenir une dernière fois des visages de ceux que j’aimais. Les visages de Simon et de ma mère flottèrent devant mes paupières. Puis un grondement grave et rauque se fit entendre tout près de moi et je poussai un dernier cri.

Orthographe : 2 et 2.5
Respect des consignes : 1 et 1
Respect de l'histoire et du sujet : 5 et 5
Originalité : 5 et 5
Emotion : 3 et 3
Moyennes : 16 et 16.5
Total : 16.25
Commentaire de Keedie : Les - : Quelques fautes d’orthographe et de grammaire.Les + : C’est très bien écrit et détaillé. Le fait de mettre plusieurs chapitres comme tu l’as fait ‘est vraiment bien. Tu as bien détaillé tout le long la construction de l’armée, le conditionnement des nouveau-nés. Tout en étant concentrée sur Bree, c’était bien.
Commentaire de Cinderella : Jolie histoire, effrayante et bien écrite

1 commentaire:

  1. merci les filles! je suis super heureuse que çà vous ait plu!!

    RépondreSupprimer